Une folle rumeur coure les réseaux sociaux, faisant état d’un coup d’Etat qui se tramerait contre le Président de la République derrière le congrès des deux chambres du Parlement qui doit se tenir incessamment. La rumeur est à ce point persistante qu’elle embarque des acteurs politiques et autres intellectuels, jusqu’à susciter certaines réactions dans certains états-majors politiques. Seuls quelques posts lucides dans la tweetosphère posent la question essentielle de savoir de quoi retournerait ce congrès.
La nouvelle du prochain congrès est bien connue et son ordre du jour aussi. C’est depuis mardi, en effet, qu’elle a été annoncée au terme d’une réunion des Présidents des deux chambres. La plénière a pour ordre du jour le débat et l’adoption de la loi portant application de l’état d’urgence, cela conformément au second alinéa de l’article 85 de la Constitution.
Cet exercice est donc une obligation constitutionnelle et, en l’état actuel, l’état d’urgence sanitaire proclamée le 24 mars 2020 par le chef de l’Etat pour faire face à la pandémie du coronavirus ne saurait pas sortir des effets légaux sans le soubassement de cette loi. En effet, selon l’article 119 de la Constitution, l’état d’urgence se proclame sur autorisation du Parlement réuni en congrès. En son point 2, cet article dit ceci : (les deux chambres se réunissent en congrès, pour les cas suivants) l’autorisation de la proclamation de l’état d’urgence ou de l’état de siège…
Ce vendredi 10 avril, le Premier ministre, Sylvestre Ilunga, a été l’hôte des Présidents des deux chambres pour les prépar atifs de ce congrès. Le Gouvernement doit assurer, notamment, la désinfection des installations du Palais du peuple.
Le 23 mars dernier à la cité de l’Union africaine, le Président de la République, les deux Présidents des chambres du Parlement et le Premier ministre avaient tenu une réunion institutionnelle qui avait levé l’option de l’instauration d’un état d’urgence sanitaire.
JEK
